La chapelle Niccolina est une toute petite pièce de 6,13 x 4, 21 m, haute de 8 m environ, située dans la partie la plus ancienne du Vatican, la tour Innocent III, non loin des fameuses "Chambres" de Raphael, qui sont évoquées dans d'autres exposés (ici et là). Elle servait de chapelle privée à Nicolas V, un pape lettré et humaniste élu en 1447. et qui ne "régna" que 8 ans (mort en 1455). Il fit installer la bibliothèque vaticane et commanda à Fra Angelico et à son atelier des fresques pour sa chapelle privée.
Celle-ci a été peinte par le "Beato Angelico" (Giovanni da Fiesole), assez rapidement, entre 1447 et 1448. Seuls 3 murs sont décorés. Sur le 4ème (mur Sud), prend appui l'autel où le pape disait la messe. Le sujet des décorations concerne principalement les vies de Saint Laurent et Saint Etienne, deux diacres qui furent martyrisés selon la légende, le premier en étant brûlé vif sur un grill, le second en étant lapidé. Ils furent de grands prédicateurs, et incarnent la vertu de la charité.
La fresque a fait l'objet d'une restauration récente. Du coup, bon nombre de reproductions disponibles sur le Net, ont été faites avant cette restauration, et ne rendent pas justice à la beauté de ces fresques. Heureusement, un site présente des images des fresques restaurées (http://kerdonis.fr/ZANGELICO01/). Par ailleurs, les musées du Vatican mettent à disposition une visite virtuelle, ainsi qu'une video.
la visite virtuelle à 360°:
http://www.museivaticani.va/content/museivaticani/it/collezioni/musei/cappella-niccolina/tour-virtuale.html
Celle-ci, prise d'un point fixe, n'est pas entièrement satisfaisante, mais permet de donner envie d'aller voir "en vrai", et d'apprécier la qualité de la restauration.
On peut également visionner la video disponible sur le site des musées du Vatican:
http://www.museivaticani.va/content/museivaticani/it/collezioni/musei/cappella-niccolina/video.html
Quant à l'oeuvre elle même, elle est parfois dépréciée, certains critiques la trouvant trop "froide", trop peu expressive : elle serait loin de cette grâce et de cet esprit de dévotion que l'on accorde généralement à ce peintre dominicain, qui finit par diriger un couvent.
Pourtant si on l'observe attentivement, on y trouvera la mise en place impeccable de décors "à l'antique", grâce à l'assimilation, par Fra Angelico, de la perspective linéaire de Brunelleschi. On y verra aussi de nombreuses trouvailles, visant à animer les scènes, à les rendre plus "humaines". C'est donc un petit bijou, situé hors des sentiers battus dans ce labyrinthe que représentent les musées du Vatican.
L'exposé: Chapelle niccolina (5.52 Mo)