Danser la vie

Edgar Degas (1834-1917) et Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), furent les observateurs attentifs des "plaisirs" et des turpitudes parisiennes de la Belle Epoque. Le premier fut un compagnon de route mais jamais un membre du groupe impressionniste, dont les idéaux picturaux s'opposaient aux siens. La seule chose qui rapprochait Degas de Monet, Renoir, Sisley ou Pissaro était la détestation du monde bourgeois des "Salons" de l'Académie des Beaux Arts, ces rencontres avec le public des artistes reconnus par "l'establishment", où étaient décernées des distinctions, et où des tableaux étaient achetés par l'Etat. Seul Manet, son contemporain, était proche de Degas, mais ils se brouillèrent souvent.

Toulouse-Lautrec, d'une génération plus jeune, arriva donc après les impressionnistes. Il bénéficia de la liberté et de l'esprit d'invention qui régnaient à cette époque d'expérimentation picturale (Seurat, Signac, Gauguin, Emile Bernard, Van Gogh, Puvis de Chavannes, Odilon Redon, etc). Mais son style demeura original et ne se raccrocha à aucun des courants du moment. Issu d'une vieille famille noble du Sud Ouest, il subit très jeune une maladie des os, d'origine consanguine, qui le rendit nain. Il s'installa à Montmartre à 18 ans, et y vécut une vie de plaisirs intenses et de travail acharné. Rendu alcoolique et syphillitique, il fascinait par son esprit joyeux et décomplexé malgré ses infirmités, ainsi que par ses immenses talents de dessinateur. Il regardait ses modèles sans préjugés, souvent avec empathie. Il mourut très jeune, après avoir produit une oeuvre d'une très grande richesse.

Degas et Toulouse-Lautrec ont été attirés par le monde de la danse, mais dans des contextes très différents. 

L'exposé: Degas lautrec (4.83 Mo)

Commentaires

  • Irvoas Lénaïk

    1 Irvoas Lénaïk Le 27/04/2021

    Quand je pense que Degas ne m’intéressait pas, toutes ces danseuses : grimace !
    Eh bien, je suis fascinée , j'ai pris les 2 seuls ouvrages dont disposaient Dialogues pour avoir un corpus un peu plus représentatif que celui que je possédais
    Et de là Paul Valéry, Degas Danse Dessin :
    "Mallarmé dit que la danseuse n'est pas une femme qui danse, car ce n'est point une femme , et elle se danse pas"
    suit une descriptions de méduses tout à fait fascinante qui me fait penser à toutes les danseuses de Degas que je regarde en boucle "des êtres d'une substance incomparable, translucide et sensible,...dômes de soie flottante, couronnes hyalines, longues lanières vives toutes courues d'ondes rapides, franges et fronces qu'elles plissent déplissent; cependant qu'elles se retournent, se déforment, s'envolent..."
    Matière à poésie infinie

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