Nicolas Poussin (1594-1665) a fait toute sa carrière artistique à Rome, capitale du baroque. Pourtant, lui même ne fut jamais un artiste baroque, ce qui parait singulier : Dès lors pourquoi rester dans une ville où il risquait de ne pas "percer", car pas "au goût du jour"? Mieux, appelé à Paris par Richelieu en 1640, il devint premier peintre du roi, mais dès qu'il le put (moins de 2 ans plus tard), il s'échappa de la capitale pour rejoindre "l'Urbs" (Rome) et ne plus la quitter. Pourquoi?
Il trouvait à Rome le passé qui le faisait rêver, les monuments, les vestiges, un cadre de vie accueillant et un milieu intellectuel et social favorable. Il ne fut pas le favori des papes ni des grands princes romains, mais s'attira les faveurs d'une bourgeoisie en pleine ascension (mais qui n'était pas des plus riches). Il eut aussi des commanditaires parisiens, qui acceptaient qu'il travaillât loin d'eux.
Autodidacte, Poussin n'en avait pas moins une grande culture de l'Antiquité, et il professait par ailleurs un grand détachement vis à vis du succès matériel. Il était habitué à peindre (quoique sur de petits formats) des "tableaux d'histoire", le genre noble de l'époque. Il s'intéressa vers la fin de sa vie au paysage, de manière très personnelle toutefois. Ce n'était pas du tout à la façon des hollandais, qui étaient en train à cette époque, de donner à ce "genre" (la peinture de paysage), ses lettres de noblesse. C'est cette manière originale de peindre la nature que l'on va essayer de découvrir.
L'exposé:Poussin revu 2 (4.8 Mo)