Chartres est sans doute la plus complète des cathédrales gothiques, ayant subi peu de dommages depuis sa création au XIIème siècle. Beaucoup de ses vitraux sont d'époque, ses sculptures ont été assez peu abimées durant la Révolution. Le bâtiment lui même a été construit rapidement (en 26 ans) suite à l'incendie d'un premier édifice, qui avait préservé la seule facade occidentale. La principale relique qu'il contenait ayant été "miraculeusement" préservée du feu (mise de côté par les sacristains), cela engendra une ferveur inouie pour la reconstruction du bâtiment, en 1194.
Le tour d'horizon proposé ici permet de percevoir l'évolution de la sculpture gothique à ses débuts. La grande nouveauté (qui date sans doute de l'abbatiale de Saint Denis, mais ses statues ont été détruites au XVIIIème) par rapport à la statuaire romane, ce sont les "statues-colonnes", adossées, comme leur nom l'indique, à des colonnes aux entrées des cathédrales. Au début ces statues semblent être un prolongement de la colonne elle même, leur forme en "fût" s'adaptant à leur support. C'est ce qu'on verra sur le portail le plus ancien de Chartres, le Portail Royal. Puis peu à peu les statues deviennent de plus en plus anthropomorphes (ressemblant à des êtres humains) en se détachant de leur support. Cette évolution est patente à Chartres.
Par ailleurs, on voit apparaître des thèmes non strictement religieux dans les portails de Chartres (les signes du Zodiaque, les "Arts Libéraux" -Musique, Grammaire, Réthorique, Dialectique, Arithmétique, Géométrie, Astronomie-. Ceci est lié au fait qu'auprès des cathédrales, existaient des écoles, dirigées par les chanoines (le "Chapitre"). Celle de Chartres était particulièrement prestigieuse et c'est elle qui a inauguré la représentation de thèmes profanes sur les portails des cathédrales.
L'exposé : Portails de chartres (7.45 Mo)