L'art de la séduction

Les jeux de l’amour et de la séduction furent une grande affaire française au XVIIIème siècle et, compte tenu de la domination culturelle de la France à cette époque, celle des peuples européens ou plutôt de leurs élites. 

La représentation picturale de ces jeux impliqua les plus grands peintres du rococo, mais cette représentation inspira aussi certains des plus grands artistes dans d'autres domaines (par exemple Marivaux ou Beaumarchais pour le théâtre, Mozart pour la musique avec la "trilogie Da Ponte", Les Noces de Figaro, Don Juan et Cosi fan tutte). Dans ce contexte culturel particulier, domine en peinture la personnalité de Watteau, dont la trajectoire de météorite (il est mort à 37 ans) reste à bien des égards unique. S’il eut des imitateurs, personne ne sut recréer son univers si particulier, et les peintres les plus doués (Boucher, Fragonard) évoluèrent vers une représentation plus prosaïque, ou plus artificielle des jeux de la séduction.

Un autre grand trait culturel du XVIIIème siècle, toujours porté par le milieu intellectuel français, fut la foi en la raison, contre les préjugés, la tradition, l’autorité dynastique. La liberté revendiquée de l’esprit se juxtaposait à celle des moeurs. Mais les deux n’étaient pas forcément en accord. C’est celle des mœurs qui s’affirma la première, après la mort de Louis XIV. Cependant vers le milieu du siècle, le culte de la raison impliqua celui de la morale, et le libertinage devint de moins en moins populaire, condamné qu'il fut par les individus "raisonnables" au premier rang desquels figura Diderot. Mais le triomphe de la raison fut de courte durée. Vers la fin du siècle, l'évolution politique comme l'évolution artistique basculèrent vers le règne de la passion, mère de tous les excès : La Révolution française d'un côté, les dessins et gravures "hallucinés" de Goya, de l'autre. On évoquera ceci dans un autre exposé.

Dans celui-ci, ne sera abordé que la représentation des jeux de séduction, qui connut donc son heure de gloire au début du XVIIIème et se prolongea, avec Fragonard, jusqu'à la fin du siècle. 

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