Le dévot et le dévoyé

La formule du titre est de Jacques Gagliardi. Fra Angelico et Filippo Lippi sont deux peintres florentins  de la première Renaissance, ayant vécu dans la première moitié du XVème siècle.

Fra Angelico (1395-1455) fut un moine peintre fort dévot, qui émerveilla sans doute ses contemporains contemplateurs de ses tableaux, car il représenta le Paradis comme personne ne l'avait fait avant lui. La douceur des visages de ses anges, leurs costumes brillants, les fonds d'or continuent d'ailleurs de séduire le grand public aujourd'hui. Mais on aurait tort de le réduire à cela. Ce fut un peintre "lettré", pénétré du dogme de son ordre monacal, les dominicains de l'Observance. 

Fra Filippo Lippi (1406-469) fut son cadet de dix ans, mais il appartint à la même génération picturale, celle qui subit l'influence du "prodige" Masaccio, né en 1401, mort à 26 ans.  La manière de Lippi est plus rude et plus moderne que celle de Fra Angelico mais elle puise à cette même source. Par ailleurs, autant la vie de Fra Angelico fut dévote, autant celle de Lippi fut débridée. Il quitta l'habit de moine pour épouser une jeune nonne de 30 ans sa cadette, à laquelle il fit des enfants, fut pardonné par le pape et protégé (comme Fra Angelico) par Cosme de Médicis, le maitre de Florence à son époque. 

La confrontation de ces deux peintres permet de saisir la transition entre le style du "gothique international" et celui de la Renaissance italienne, caractéristique de l'art florentin au XVème siècle.  Elle montre aussi la variété des styles picturaux dans ce creuset  que fut Florence au début de la Renaissance. 

L'exposé ;Angelico et Lippi (8.36 Mo)

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